mardi 8 octobre 2013

Rien.

Lâches espoirs de flammes ténues.
Hypnose volontaire
Sous le grand Doom de verre,
Mouches enfermées s'inventent une après-vie.
(Il n'y a là-bas que nos mots).
Le Rien pourtant, ronge,
Gangrène vide et belle,
Dans l'attente des promesses
De la came populaire.
Absinthe et foi sont les mâchoires
De la Fuite.

lundi 7 octobre 2013

J'y étais.

Dans la chambre Noire
Les Alchimies gouttent / coulent
Tissent des idées sur papier.
Kaïros, Thanatos :
Portraits volés du béton
Par refus d'ignorer
Entropie de villes à l'agonie.
Dans chaque tirage,
A nouveau, la folie me contemple.
Je crois tenir la preuve,
Mais l'évidence s'efface à mesure que
Mes guerres - bruits - formes
Secrets sous la lampe Rouge.

samedi 25 décembre 2010

Crève.

Marche droit,
Cours sans retour,
Car autour de toi s’agitent
Mes terreurs et ma rage.
Tu as fini de me lire,
Tu connais mieux que moi
Chacune de mes Nausées.
Que vois-tu désormais ?

Mort.

De la cire jaune figée
Forme ce masque vide
Sourd
Aveugle
Et surtout muet.
Je me suis éloigné…
Depuis lors je regrette
De n’avoir su ouvrir cette boîte
Pour réchauffer son visage
Et, ne serait-ce qu’un instant,
Revivre avec Lui
Notre enfance.

Paname.

Fume à la fenêtre, contemple Paris,
Qui s’écoule.
L’eau boueuse
Charrie les étreintes et les rires,
Une promesse, des tableaux.
De l’autre côté, des jambes écartées,
Un mendiant aviné,
En sueur, et la Chute.
Cette ville est une femme
Aux rêves éveillés.
Soulevant
Ses jupes,
Mutilée joliment,
Elle tourne-bat des bras, frappe
Et caresse à la fois.
Une folle qui remue ! Danse !
Et s’écoule
Pour nous.

mardi 14 décembre 2010

En manque.

Car cette douleur, tu la connais n’est-ce pas ?
Cette chaleur moite…
L’enfer qui déforme
Fait fondre et torture
Les murs, les Métaux et
Sa peau hurlante
Sa peau qui pèle
Démange déchire desquame.
Désert assoiffé.

Ecrire.

Ma page est blanche : cauchemar.
Une vierge à déniaiser
A remplir et tatouer
Une tendre caresse...
Ébauche d'écriture
Débauche et biture
Angoissé par le vide,
J'y plonge.
Dans la tempête, étourdi
Je frappe au jugé
A coups de bic rageurs
J'arrache et dérange
Perce, profane, viole
La candeur du papier.
Voilà le pouvoir du poète :
Créer par son foutre
Souiller de son encre ;
Faire d'une pure beauté
-Feuille innocente-
Cette salope échouée,
Une pute, une idée.

dimanche 28 novembre 2010

Il pleut.

Elle m’appelle, la battante
Claclaclaclaclac
Entre et me lave,
Assomme l’hérésie !
Elle frappe sans crainte
Les chairs ouvertes
Turgescentes dérangées
La Terre souillée
Ceux qui pleurent
Brûlent et vivent,
Et nous coulons avec elle.
Quel est ce bruit ?
La mitraille d’un ciel gris
Morne et terrible
Éclate en sanglots.
J’ouvre grand les bras,
J’accueille en mon sein
Cette femme étrange
Amante infertile
Qui blesse et nourrit
Les cultures ou les hommes.
Déjà la nuit se termine…
Cesse de taper si fort, je suis éveillé !

Forêt.

Quelle plongée dans l'éveil !
Corps et pieds nus sur l'herbe
Une course dans les bois
Effleurant le chêne
Je m'abreuve dans la source
Et parle à l'écho.
Rires ou griffes vertes, fruits familiers
Gifle d'humus !
Les collines qui m'entourent
Sentent le thym
Mon enfance et mon père.
Un sentier me guide
Me nourrit
M'écoute.
C'est le jazz des sens,
Douces terreurs et ravissement
Qui vibre et me renverse.

vendredi 12 novembre 2010

Carrières.

Ici la peur me fuit,
Angoisses abolies.
La ville cède :
Crasse d'un bitume, rouille du sang, seringues impatientes...
Exilées.
Sous-Terre, le ciel menaçant
Me protège cependant.
Ah mes pleurs ! Mes folles terreurs
Refluent tandis qu'affleurent
Les splendides heures !
Quand le noir des carrières soudain m'éclaire
Je respire et je vis !
Discrètes lueurs, sueur d'effort retrouvée,
Je ne cherche plus l'Oubli
Et me souviens du bonheur.

jeudi 11 novembre 2010

Tenir.

Chaque nuit je cours
Fuyant la barque en approche.
Le regard vert du vieillard
Braqué sur la foule honteuse
Son bras se lève et me désigne :
C’est mon heure.
Je le vois et supplie
Mais il se déverse en moi
Riant de ma peur
Emporte mon âme
Et projette l’horreur…
Alors il roule et chute à mes pieds.
Je ramasse les débris du rêve,
Le verre tranchant-présent.
Peut-être une autre nuit ?
Ce soir je ne te paierai pas
Car je meurs mais me bats.
Infâme Charon,
Promêtheús absinthique !

jeudi 21 octobre 2010

Mépris.

Une foule remue serpent séparé-lézard
Tremblant à la queue tranchée.
Le cri d’une matraque qui bat sur son corps attise l’unité.
Tout s’embrase.
Fils des craintes entrailles du Mépris,
Ils mordent et combattent pour une mère oubliée :
Cette génération endormie sans rêve,
Brandit un drapeau gris dans son sommeil.
L’âme est crevée… Mais qu’importe,
Car j’enfante d’affamés aveugles en marche !
Les gamins terrifiants immortels
Qui d’un seul jet de sang pavé,
Chialant l’amer, renverseront la Misère.

mardi 1 juin 2010

Peine à perdre.

Il crève ! Putain il crève ! Oh, quelle merde… Il a vomi sur la table et il tremble.
Ca saigne ? Oui.
On ne le regrettera pas, quelle chance pour lui !

La vider Elle, pour se vider soi-même.

Innocent joueur, je respire et je chute. Le rêve s'exile, l'astre se vide et l'Homme frappe le sol : ramper maintenant ! Pour ne pas vivre. Scotché plié aspiré-aspirant ; le bitume fond dans la main, colle, sèche et retient. Un cerveau sur le bord de la route est saturé. La rouille s’accumule ronge-songe inéluctable de la lutte abandonnée mais...
Qui est-elle ? Ces cheveux… Peu importe elle a fui.
Le Corps ploie sans comprendre. Lorsque toutes tes absurdes amputé scarifications violences perfusions chimiques trépanant rouge coule rempli pompe sang-brune pure bonne toujours éternel Edelweiss d’endorphine…
J’urine de bonheur, le pur camé enfant sénile se colle de l’intérieur. Couler s'alourdir : se relever c’est la mort. Suffoquer, l’eau au-dessus de…
Non partez, vous n’aurez rien !
Impuissance et cause perdue ! Haha, qu'importe ?
Reste à terre et oublie-moi, laisse nous fondre.

mercredi 24 mars 2010

La vague.

Elle arrive.
Maelström fondu d'Angoisses ahuries
Tremblante ouate hémato-brumeuse
Logorrhée du sens et Poésie physique...
Alors mes tripes remuent de remugles verbeux
Et sur cette page me forcent à vomir :
Plume dans la gorge goutte-clef sur les yeux,
Je rêve de mou, de non-vie ou d'ailleurs !
Quand vous glisserez dans la majesté grotesque
De l'Esprit dégueulé à vos pieds
-Brusquement à Terre ramenés par la Gerbe-
Peut-être enfin comprendrez-vous, lecteurs,
Que j'Hallucine et ramène d'En-bas
L'inconnu, l'aboli et mes pleurs.

dimanche 31 janvier 2010

Libre Absinthe.

Croûte-chair de brique pâle
Les yeux agrafés. Un rêve interné.
Voyage impossible dans l'espace inutile
Impassibles femmes sereinement comblées
Junk-Love intestinal, baise sordide.
Nulle tête ne dépasse d'un peuple asservi.
Banals barbelés d'immeubles d'ennui.
Ouvrir/ Pleurer/ Boire,
Eau verte-crasse marais
Absinthe du Léthé !
Un sucre fond :
Je deviens alors le fleuve terrible et puissant,
Le torrent glacé qui emporte la conscience et
Charrie l'Ataraxie !
Les murs ne tombent pas :
La liberté dans l'oubli.

samedi 26 décembre 2009

Tempête.

Snow burns my brain
Et j'en pleure,
L'oubli est éventé.
Blessure épurante d'Alêthês, glace-zéro,
Souffle casse cinglant le Corps tranché.
Bris de chair vif. Nu.
Délicieuse angoisse d'une mort proche,
Ultime perte de contrôle :
Bandant !
J'avance... Patauge ? Vers quoi et pourquoi ?
Un rire fuse et se perd dans le blanc.

jeudi 12 novembre 2009

Un Homme.

Veste gorgée de pluie, jean troué colle à la peau.
Seul et haï de tous à genoux-bitume,
L’Homme en gris vomit haine et désespoir.
Il lève vers moi un regard inquiet,
Dévoile un visage émacié ravagé d’Excès.
Des plaques recouvrent son corps,
Le dévorent digèrent détruisent,
Et le font s’effacer, peu à peu.
On peste/crache/crie/pousse,
On foule aux pieds la silhouette recroquevillée
Miroir prurit humiliante chienne humanité.
Pourquoi l’abîme ?
Est-ce l’appel du vide ? Le Saut ? Est-ce un choix, est-ce inévitable ?
L’homme n’est pas un roseau pensant,
Il n’est qu’un de ces arbres qui croissent sous vent fort :
Son exposition déterminera sa forme.
Chaque bourrasque matraque imprime sa marque et corrompt.
Écrasé par l’averse couché sur la pierre,
Il finira sa vie tordu rampant soumis !
La Lutte est terrible et l’Espoir ténu.
Il ne reste qu’à pousser.

mardi 18 août 2009

Muse urbaine.

Le métal hurle sous la pâleur lunaire,
Et le bitume sans fin s’affaisse et crache et crie
Sur le clocher du silence.
Mortels immeubles reliés métros merdiques,
Les portes blindées baffent violente Potence.
Sainte absinthe absente santé.
Pisseuse vinasse de l’Espoir émacié.
Chaos/tapin/surin
Aiguilles battant pavé - tiède horreur rasée.
Terreur nonpareille d’un hangar désaffecté...
This is my muse !
Plume sang-encre maculée machette,
Poésie de la chair assumée.
J’écris le Noir, la Ville et le Froid :
Je pleure, ris, jouis, vomis,
Seul juge-maître de ces lignes.

dimanche 31 mai 2009

Absence.

Quelques éclats de voix se font entendre :
Brouhaha silencieux des enfants qui crient, courent.
Les mouettes rient, la cloche de l’église résonne prudemment et
Les toits s’étendent à mes pieds.
Des silhouettes s’animent, marchent, vivent…
Le parfum du pavé, humide de rosée, est enivrant,
L’odeur des épices et des fruits parvient à ma fenêtre.
Je me laisse flotter au gré du vent qui caresse mon visage ;
Grisante, l’animation me berce et m’éveille à la fois.
Les visages en contrebas sont joyeux, les rires francs :
Des regards qui se croisent, des rencontres, du plaisir partagé.

Mais alors Gong terrible sonne glas !
Vice-Douleur de l'absence...
Crabe grinçant puant suppurante plaie béante !
Que me sont leurs joies quand la mienne m'est ôtée ?
Tout dépeuplé, la vie n'est qu'observée.
3 noires années, impair et Manque !
Rien ne va plus : la rue tourne et se vide,
Délire et meurt.

vendredi 13 mars 2009

Sister Oïne.

Crac ! Chuchotement. Poudre bulle blanche-foutre.
Paille trace, jaillissements de chair malade.
Machine rouillée cuillère noircie.
Rail bleu-blanc-merde,
Vomissement vérolé matin choquant poussière de charbon.
Huile bite traître : conséquence nocturne.
Charogne infâme caniveau, poubelle verte-morte.
Murs fondus ! Ricanement abandonné.
Horrible endroit ! Échappatoire d’une réalité plus sombre encore.
Femme, père… Soutien de ceux qui n’en ont plus.
Consommation alternative pour crêtes de caniveau,
Seringues noueuses vidées, cerveaux sans avenir.

vendredi 9 janvier 2009

Perdue.

Rapace qui fond sur sa proie.
Angoisse cendres tourbillonnantes de l’âme.
Incompréhension et dégoût et regret !
Cracher sur la solitude tant attendue.
Rage d’être impuissant.
Courir, forcer, ne plus penser.
Penser…
Boire-Oublier se souvenir mourir,
Noir orphelin d'anémiques fictions.
Douce barbarie d’un esprit égaré,
Pur miroir de la stérilité,
Reflète ce chien quémandant sa laisse !
La chair marquée du Nom, il erre à Sa recherche,
Et fouillant le tas d’entrailles pourrissantes de la mémoire,
Il frappe/mord/griffe,
Vomit-Saigne.

Découverte.

Mon regard coule le long de son dos,
Mes yeux voguent paisiblement.
Ils parcourent, hagards, la parfaite nudité.
Acceptant l’offrande de cette peau suave-tremblante,
Je bois… et découvre saveurs lueurs douceurs.
Plongée dans un sommeil paisible, bercée par la houle,
Elle se blottit lentement contre moi,
Elle me fait face ! Crainte commune d'aphones poètes !
D’une main sinueuse, j’effeuille son visage.
Quelques mèches - vagabondes algues blondes,
Tombent sur le fronton de son Temple.
Le ressac fracasse le radeau de mon esprit :
Deux abîmes insondables me contemplent.

lundi 10 novembre 2008

Chamane.

Le chant des tambours caresse la mousse de cet humide marais.
Les cendres de l’ennui maculent le sol.
Feuille fiévreuse fumée farouche :
Doux crépitement des Dieux qui s’embrasent.
La braise chauffe, les branches s’éclairent d’une vie nouvelle.
Breuvage trouble aux arômes amers.
Les lignes fondent et ploient.
Mantras profonds, yeux révulsés.
Clameurs étranges de la pénitence,
Singulière Alchimie d'un esprit démuni.
Celui qui possède la Connaissance entre en transe.
Chamane !

mercredi 5 novembre 2008

Fugacité.

Tendresse complice. Clair-obscur.
Attente Hésitation, Douceur Envie.
Plaines vertes collines éloignées.
Les buissons du baiser ploient. Eveil.
Caresses du lierre grimpant.
Languissante langue lèvres entrouvertes et aimantes.
Yeux clos, visage pâle …
Aube ! Lumière : Éclat blanc-Regard du soleil.
Nuque, mains, peau, visage.
Seins, fesses, jambes, longues et lisses.
Apollon monte et brille, éclaire !
Griffures de ronces aux reins.
Chaleur étouffante et juvénile empressement.
Fougueuse morsure du Loup :
Dents plantées, dans le rire du sang qui naît.
Impact éclatant ! Orage du temps.
Soleil de plomb fondu comme l’Asphalte file emporte la forêt au vent
Souffle une tornade de plaisir.
Plaisir de l’abandon.
Plus rien n’est calme !
Perles et dentelles s’entremêlent, s’arrachent, tombent !
Puissance ! Explosion ! Hurlement !
Crépuscule...
La nuit descend sur la ville endormie.
Les passants, pressés, se quittent.
Le Silence rampe, obscène amnésie du moment passé.
De la fumée s’élève lentement.
Plénitude. Fuite. Solitude.

Jugement Premier.

Tueurs pourrissants aux putrides appétits,
Dociles chiens fats de l'Ordre établi,
Marchands de mort conscience gangrénée,
Viandards assoiffés de merdeuse misère :
Bourreaux ! Tortionnaires !
Sergents charognards, flics matraqueurs.
Fiers violeurs d'âmes édentées,
Qui vomissez une haine suintante de Douleur...
(Relents de crasse-TV)
Votre apparence d’honnêteté pue la malveillance.
Buvez ! Buvez à notre malheur comme d’autres boivent à la vie.
Car le temps viendra où l’Orgueil bafoué du peuple
Secouera cette Terre nucléaire, détruite, calcinée.

Alors sonneront les trompettes du Jugement Premier.

« Et s’ils s’obstinent, ces cannibales,
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux. »

Rouge.

Rouge du brasier explosion de chaleur.
Rouge du coeur répandu.
Rouge du drapeau fier.
Rouge de la colère qui soumet les passions.
Rouge du rire simple et du vin terrible.
Rouge de l’envie désir plaisir !
Rouge de la vie : Eros, mais aussi
Thanatos ! Mort ! Rouge sombre.
Pourpre sanglant de la chute et de l’envol.
Terre aride et sèche. Désert indien. Pluie rouge …
Ainsi, rouge éphémère.